Samedi 24 août 2024, Rencontre du réseau EcoEglise
Le réseau EcoEglise a rassemblé plus de 90 personnes engagées pour le soin de la création lors de la 4ème édition de la journée annuelle des communautés !
Ce samedi 24 août 2024 à l’église protestante de Lussy-sur-Morges, le réseau EcoEglise a accueilli plus de 90 personnes représentant une quarantaine d’églises chrétiennes (catholiques, protestantes, évangéliques, anglicane, méthodistes, mennonites, …) de tous les cantons suisses romands. Les organisateurs.rices sont reconnaissant.e.s de ce beau succès et de la prise de conscience croissante de la nécessité de prendre soin de la création.
Célébration
Les participant.e.s ont commencé la journée devant Dieu avec une célébration oecuménique joyeuse et émouvante, menée à troix voix par le pasteur de l’église réformée Olivier Rosselet, le diacre Stephan Rempe, et Jonathan Schmutz pasteur de l’église évangélique de Ballens. “Parle à la terre, elle t’enseignera.”, ce verset du livre de Job a été mis en avant pour soulever la sagesse terrienne, l’émerveillement et le respect devant la Création. Une Création qui “chante et danse de joie” (Ps 65.14), qui nous fait lever les yeux vers le ciel et qui nous accompagne dans la louange.
Le texte du message de la célébration est disponible ici.
Table ronde
Nous avons ensuite accueilli Jacques Mirenowicz, rédacteur en chef de LaRevueDurable, et trois invités pour une heure de table ronde autour du thème “Agriculture et écologie : amies ou ennemies ?”.
Daniel Chambaz a dirigé pendant 15 ans l’office cantonal de l’environnement à l’Etat de Genève, il est aujourd’hui consultant indépendant et conseiller municipal à la commune de Russin. Il a commencé par rappeler l’importance de la biodiversité pour l’agriculture, notamment des pollinisateurs, ainsi que de la qualité des sols. Il a soulevé ensuite la difficulté de dialogue entre le milieu écologiste et le milieu agricole, alors qu’ils devraient tirer à la même corde. Il a aussi parlé du contexte plus large des accords économiques internationaux et du système global de croissance et de productivité qui posent de sérieux problèmes à l’agriculture en Suisse comme ailleurs.
Patricia Bidaux, agricultrice d’une grande ferme de 120 hectares et présidente de la Chambre d’Agriculture de Genève, confirme l’évidence que les intérêts sont communs, et que la communication est une grande difficulté. Pourquoi ? Parce que personne ne veut renoncer. Renoncer à ses postures. Elle nous invite à l’humilité. “Quand je suis militant.e écologiste, que sais-je des réalités économiques et sociales d’une ferme ?”, “Quand je suis agriculteur.rice, est-ce que je suis uniquement préoccupé de mes rentrées financières ?”, “Est-ce que la question des conditions de travail dans l’agriculture en Suisse et à l’étranger est prise en compte dans mes choix de consommation ?”.
Dylan Oliveria est agriculteur bio dans une petite ferme communautaire dans les franches montagnes. Il fait partie du milieu de l’agroécologie, pour essayer de proposer une solution qui mette ensemble la nécessité de produire de la nourriture, tout en prenant soin de la Vie. Quand il est passé en bio, il a en effet produit 30% de moins, mais il se rattrape sur le prix. Il y voit tous les bénéfices aussi sur le long terme. Il constate également que l’écologie provoque des divisions à plusieurs échelles, bio et non bio, citadin et ruraux, etc. Il propose l’écologie intégrale pour rassembler, une écologie par amour pour l’autre et pas par un cahier des charges et des interdictions. Les relations humaines sont pour lui aussi importantes que l’écologie. Il travaille d’ailleurs avec des personnes en réinsertion professionnelle sur sa ferme.
La table ronde a évoqué aussi les problèmes de l’ensemble du système avec tout ce qui intervient entre l’agriculteur-rice et le consommateur, le gaspillage alimentaire et l’agriculture des pays du Sud qui fait face à des problèmes sociaux, écologiques et économiques plus importants qu’en Suisse. Le débat se conclut par l’amour, qui lui seul pourra changer les choses.
Durant l’après-midi, cinq ateliers ont été proposés aux participant.e.s :
- “Oser le changement… avec le Sud aussi !” avec Mme Juliane Ineichen de DM
Les enjeux et les défis d’une agriculture respectueuse de l’environnement et de l’humain se posent au Nord comme au Sud, mais pas forcément dans les mêmes termes. DM privilégie dès lors une action qui vient en soutien aux initiatives et aux efforts d’acteurs locaux, reconnus et enracinés dans leur tissu social. Le dialogue et les interpellations mutuelles sur les choix des uns et des autres sont ainsi clé pour stimuler la réflexion et mener des actions concrètes, au Nord comme au Sud. Cet atelier a proposé un court état de la situation, un échange sur les pistes déjà explorées par DM et un partage d’idées pour renforcer les dynamiques entre le Nord et le Sud.
- “La biodiversité en paroisse” avec la biologiste d’A Rocha Suisse, Gabriela Joray et Nathanaël Valiton, agronome et membre du comité d’A Rocha Suisse.
Cet atelier a permis de réfléchir ensemble à ce qu’une communauté peut faire dans les espaces extérieurs pour favoriser la biodiversité. Les participant.e.s ont pu venir avec les photos de leur paroisse pour repartir directement avec des idées concrètes et adaptées à leur terrain.
- “Communiquer sur le climat tout en suscitant de l’intérêt” avec Mme Alexia Rossé du TransformAction Lab de l’EPER.
Face au dérèglement climatique, le sentiment d’urgence, de désespoir ou encore de peur peut empêcher toute conversation constructive avec son entourage. Comment entreprendre un dialogue qui ne se termine pas dans la contrariété ? Que pouvons-nous faire de toutes les émotions qui émergent quand le sujet se présente ? Comment s’y prendre pour stimuler l’implication de nos interlocuteurs et interlocutrices ? Cet atelier a offert plusieurs outils de communication pour que les participant.e.s puissent amener des dialogues dans le respect et l’écoute de l’autre et créer une place favorable aux enjeux écologiques dans les discussions en paroisse, en évitant de créer des divisions et des clivages.
- “Un jeu sur la théorie du Donut pour concilier la justice sociale et environnementale” avec Mme Léa Baeriswyl et Mme Lucie Engdahl de la FEDEVACO
Le jeu sur la théorie du Donut a invité les participant.e.s à repenser les sociétés de façon à les inscrire dans les limites d’un espace qui soit à la fois socialement juste (au-dessus du cercle intérieur du Donut ou plancher social) et écologiquement sûr (en-dessous du cercle extérieur du Donut ou plafond écologique). Ce jeu est un bel outil pour la discussion autour du respect des limites planétaires tout en satisfaisant les besoins essentiels et les droits fondamentaux.
- “Préparer un apéro communautaire” avec Ursula Peutot, directrice d’A Rocha et Isabelle Veillon, paroissienne à Lausanne.
Cet atelier en cuisine a permis de faire ensemble quelques recettes pour proposer des apéros simples, écologiques mais attrayants. Les participant.e.s ont pu aussi échanger des astuces et conseils pour toutes les étapes de l’apéro, des achats jusqu’à la décoration de la table. Nous mettons les recettes à votre disposition à travers ce pdf.
Slams de Cédric Chanson
Tout au long de la journée, les participant.e.s ont pu entendre des slams de Cédric Chanson. Un slameur talentueux, qui nous a offert des mots travaillés, choisis avec une extrême finesse, qui viennent nous toucher, nous questionner et nous interpeller dans notre rapport à l’autre, à nous-même, à la Création et à Dieu.
Retrouvez ses slams sur la chaîne youtube Cézig
Retrouver le texte du slam de repentance ici
Village de stand
Un village de stand a permis aux participant.e.s d’échanger tout au long de la journée. Les organisations présentes : DM, FH Suisse, l’EPER, A Rocha Suisse, Detox’la Terre, œco Eglises pour l’environnement et StopPauvreté.
Repas
Nous avons lutté contre le gaspillage alimentaire avec le repas de midi commandé à un traiteur qui revalorise les invendus des boulangeries.
Présentation des nouveautés EcoEglise
EcoEglise désire passer à la vitesse supérieur et vous proposer plusieurs nouveautés pour la Saison 2.
Retrouvez ici les slides présentées lors de la journée.
Retrouvez sur cette page, le livret des témoignages récoltés par Léa Assir.