Depuis sa création en 2023, le groupe EcoEglise de la paroisse de Corsier-Corseaux a organisé diverses activités à l’intérieur de ses murs, mais aussi en pleine nature. Pour les participant·e·s, ces événements sont l’occasion de se découvrir sous un autre jour.

C’est ce qu’a vécu Nadège Schorer lors d’une sortie sur les plantes sauvages. Membre de l’équipe EcoEglise, elle a animé la journée en s’appuyant sur ses propres connaissances : « Après avoir mangé ensemble, nous sommes partis à la découverte d’une quinzaine de plantes près de chez moi, là où je connais le mieux. J’avais aussi préparé des fiches descriptives avec quelques-unes de leurs propriétés. »

En plus d’échanger avec de nouvelles personnes et de mobiliser des compétences différentes, ces rencontres invitent les paroissien·ne·s à sortir de leurs habitudes. En 2023, par exemple, certain·e·s se sont réuni·e·s pour la célébration de souccot, ou la fête des cabanes. Cette fête juive marque traditionnellement la récolte automnale et commémore les années passées dans le désert après la sortie d’Égypte. Les cabanes font référence aux abris où vivait le peuple hébreu durant ce temps-là. C’est à leur image que les paroissien·ne·s ont dormi dans des tipis montés par leurs soins, après une veillée autour d’un feu.

Parmi les autres actions du groupe figure la mise à disposition d’une plateforme solidaire en ligne. Le principe est simple : les inscrit·e·s peuvent demander et offrir des services comme la garde d’enfants ou de l’aide pour le ménage. « Mais on voit bien notre tendance à proposer plus qu’à demander », s’amuse Nadège.

Le groupe a également organisé un marché gratuit en sortie de culte. Concrètement, chaque personne pouvait apporter un nombre limité d’objets à donner. « Cela permet d’être une bénédiction et une ressource pour les autres. Par exemple, un monsieur a amené une perceuse, qui était exactement ce dont une autre personne avait besoin. D’autres proposaient des chaises de balcon comme neuves », indique Nadège. Après une courte réflexion, elle ajoute : « C’est aussi intéressant de voir notre rapport aux objets, au matériel. »

Il y a peu, le groupe a fait le point. Selon la paroissienne, les retours de la communauté sont encourageants : « Un monsieur est venu nous dire que ce n’est pas sa tasse de thé, mais qu’il trouve cela super », mentionne-t-elle en souriant. Un autre aspect positif est la simplicité des activités proposées : « Les remettre en place demanderait peu d’effort. On pourrait donc facilement en faire des événements périodiques ». Nadège signale aussi le défi d’attirer du monde aux événements, « même s’il n’y a pas de problème au fait que les gens intéressés viennent et les autres pas, souligne-t-elle. Il est important que chacun se sente respecté dans ses choix personnels. »

L’une des réflexions du groupe est de soutenir les propositions déjà existantes. Au lieu de lancer de nouveaux projets indépendants, l’objectif est de s’articuler à ce qui est déjà là. « Pour les apéros, par exemple, nous pourrions proposer d’apporter des tisanes maison. Nous faisons souvent partie de différents groupes. Nous pouvons utiliser ces doubles casquettes pour insuffler d’autres idées », explique Nadège. Ceci est valable à l’intérieur comme à l’extérieur de l’église : actuellement, l’équipe est en train de tâter le terrain auprès d’un groupe non religieux de Corsier actif dans l’écologie pour d’éventuelles collaborations.

Nadège relève enfin la fluidité des discussions au sein du groupe : « Nous sommes sur la même longueur d’onde, même s’il y a de tous les âges, de 17 à 70 ans environ. » Elle explique : « Nous avons appris à fonctionner ensemble de manière écologique, en utilisant nos propres ressources de façon à maintenir la durabilité de notre écosystème. Nous avons aussi été assez sages pour ne pas mettre la barre trop haut, et ainsi préserver le plaisir. »

 

Ce témoignage a été recueilli pour le livret de témoignages 2024.